Contre
toute attente, Parisian Walkways ne vous emmènera pas aujourd'hui dans un de
ces cafés que nous affectionnons. Non, non. Paris est un lieu de rencontres
enrichissantes où l'on fait bonne chaire, mais le plaisir ne se trouve pas
seulement dans les bistrots ou les bars à cocktail. Aujourd'hui, chers lecteurs,
nous vous emmenons au théâtre.
Ça vous dirait une virée dans un
lieu où certains des pointures du cinéma et du théâtre français ont fait leurs
gammes ? Alors suivez nous dans cet écrin caché au fond d'une cour pavée
du Marais. Le lieu est déjà emprunt d'art. En tendant l'oreille vous capterez
peut être quelques notes des cours de chants d'Armande Altaï, ou la musique
sensuelle d'un cours de flamenco. En faisant la queue, nous faisons la causette
avec une dame suisse, en vacances à Paris. Une amatrice de spectacles, quelle
aubaine ! Dans ce genre d'endroits cosmopolites, où toutes les générations
se croisent, un dialogue souvent enrichissant se crée. Antisociaux ces
parisiens ?
Un théâtre convivial ou les mots "stress" ou "prise de tête" n'existent pas.
Le Café de la Gare est emprunt d'une
vraie personnalité, nous le sentons dès que Sotha (alias Catherine Sigaux),
génie à lunettes et pas moins que comédienne, directrice et dramaturge, nous
ouvre les portes de ce théâtre qui a un fonctionnement bien à lui. Retapé par
une bande d'amis comédiens en 1969, Miou-Miou, Coluche, Dewaere, Depardieu,
Jugnot... sous la direction de Romain Bouteille, le théâtre est fait de bric et
de broc, c'est une petite caverne au trésor qui sent le vieux bois, où nous
observent les décors et photos émouvantes des spectacles passés.
A
cette époque, la renommée du lieu se fit grâce à une gamme de prix peu ordinaire.
Chaque client bénéficiait d’un tarif aléatoire tiré au sort par une roue
actionnée par les acteurs. Ainsi les plus chanceux payaient un franc quand les
autres devaient s’acquitter du prix d’une place de cinéma.
Le lieu est vivant, l'ambiance de
travail et le fonctionnement restent conviviaux et fondés sur l'entraide, comme
à ses débuts. Les acteurs-artisans semblent traversés par ce bonheur simple de
jouer, arrivant à la cool (soit 10 minutes seulement avant le spectacle !),
démontant eux même le décor, chantant à tue-tête derrière le rideau après le
spectacle. Mais quel spectacle me demanderez-vous ?
Pas qu'un, mais plusieurs, s'alternant dans la semaine : en ce moment, La
Maîtresse en maillot de bain de Fabienne Galula – une chronique très
rafraîchissante et politiquement incorrect de l'enseignement en maternelle, vu
et approuvé ! - et aPhone de Jérémy Manesse, tableau au vitriol de
notre civilisation I-tech.
Pour des prix doux, (10€ pour les
étudiants si on se rend directement sur place!) nous avons droit à une après
midi ou soirée de rires, de rencontres, où l'on a un aperçu de la variété
artistique de notre capitale, si riche en petits théâtre et en grands talents.
Margot.
La pièce "Thé à la menthe ou t'es citron ?", gros succès en 2011 (prix de la meilleure pièce comique) a été jouée dans ce théâtre !
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