dimanche 10 février 2013

Délices et lumières des Mille et Une Nuits à l'Institut du Monde Arabe


         Connaissez-vous l'univers des Mille et Unes Nuits, et la Princesse Shéhérazade ? Beaucoup en ont entendu parler, mais peu ont conscience des origines ancestrales de cette œuvre fondatrice et les inspirations innombrables qu'elle a engendrées. A travers une scénographie enchanteresse, et jusqu'à la fin du mois d'avril, l'Institut du Monde Arabe nous éclaire de sa lampe magique sur sa naissance, et nous ouvre sur un monde sans fin, source de rêve aujourd'hui encore.


            Une approche de l'histoire des Mille et Une Nuits, œuvre protéiforme et millénaire venant de la tradition orale des peuples hindous et perses, est nécessaire. Les ressources de l'expo sont immenses : nous avons accès à des ouvrages très anciens, du monde entier, dans d'innombrables versions, des premières venant d'Inde aux versions d’Antoine Galland arrivées en Europe au XVIIIe siècle. En n'oubliant pas les livres pour enfant. Nous avons même droit aux fausses versions ! Après tout, où est le faux, où est le vrai, puisque chacun raconte ses propres Mille et Une Nuits ?

Marionnettes, costumes, affiches... Le conte est représenté sous de nombreuses formes. 


            La suite du voyage est une succession de salles, d'univers. En suivant le fil rouge de la voix de Shéhérazade, nous sommes guidés à travers ce cosmos littéraire qui inspira et continue d'inspirer tant de lecteurs et d'artistes. A travers une scénographie d'une grande cohérence, nous visitons les palais et leurs jardins, la maison d'un marchand, la grotte d'un djinn malicieux, nous parcourons les mers dont la distance est distordue par l'imagination des conteurs, nous approchons des scènes de batailles... Le conte nous happe véritablement, grâce à une foule d'objets anciens qui semblent sortis du livre par magie. Tiens, la princesse Budur a oublié sa babouche dans ce coin !
  
            L'ancrage des Mille et Une Nuits dans notre culture est considérable. Des ballets russes aux dessins animés, nous avons tous en nous quelque chose d'Aladin, Sinbad, Umar an-Nu'mân et tous les autres. Une toile de Magritte quelques mètres plus loin nous rappelle que Shéhérazade murmure toujours à l'oreille des créateurs.  Hymne à la sensualité qui fait la part belle à l'érotisme et à la beauté, l’œuvre est avant tout un hymne à l'art car comme dirait Michel Butor, « tout écrivain est Shéhérazade », poursuivant le récit de crainte que tout s'arrête : la magie de la littérature, et par conséquent notre propre vie.

Margot

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