Les 10 et 11 septembre dernier, les amateurs de spiritueux français,
qu’ils soient professionnels ou simples consommateurs, se sont retrouvés au
Pavillon Ledoyen – Yannick Alleno dans le 8ème arrondissement pour
la 3ème édition du salon France Quintessence. Cette année encore,
les producteurs présents ont parfaitement joué le jeu en apportant 300 de leurs
meilleures références. Les animations, toutes plus originales les unes que les
autres nous ont permis d’apprendre de manière très ludique, et enfin, les
conférences nous ont donné l’occasion d’échanger avec les plus grands
professionnels du secteur.
Cette édition marque incontestablement le dynamisme actuel du secteur.
La France se classe au 2ème rang des pays producteurs de spiritueux
en Europe avec une valeur totale de 5.9 Mds € par an, et au 2ème rang mondial des pays exportateurs (seuls 40% des spiritueux français sont
consommés en France). Au total ce sont 800 distilleries, 2000 alambics, et 7500
salariés qui font tourner le petit monde du spiritueux français. Le trio
gagnant est constitué du Cognac, du Rhum et de la Vodka (?!), suivi de plus en
plus près du Gin qui est le produit en vogue avec 23 marques présentes sur le salon.
Dans le sillage de ce dynamisme, Philippe Jugé, co-organisateur du
salon nous a donné son impression sur la situation actuelle du bar, principal
vecteur de découverte du spiritueux : « Plus que jamais aujourd’hui, le
bar français est à l’honneur, notamment dans le sillage d’établissements comme À la française ou Le Syndicat/La commune. Par opposition au bar américain, il
propose un retour du comptoir, des baies vitrées et de la convivialité dans les
établissements. Les vieux alcools français reprennent leur place derrière les comptoirs
pour des boissons mélangées différentes, plus légères, servies généralement en
plus grande quantité et souvent moins chères. »
Parmi les coups de cœur de cette édition, on pourra citer la maison
Rétha la Blanche et sa Vodka à la pomme de terre Alcmaria (AOP et AOC) de l’ile
de Ré, et son Gin aux algues Fugus également cultivées sur l’ile, accompagnées
de baies de genièvre. Les Cognacs Bourgoin méritent également toute notre
attention. Frédéric et Maëlys, les héritiers, ont fait le choix de mettre en
avant la notion de micro-terroir, sans assemblage, et avec une intervention
minimale. Côté curiosité, la Capricieuse nous a très agréablement surpris avec
ses liqueurs à base de lait de chèvre… Les recettes assemblent du lait, du
sucre et de l’alcool neutre. La liqueur de Châtaigne est simplement incroyable.
Enfin, mention spécial à la cuvée Paradis Impérial de chez Hennessy, assurément
le meilleur cognac que j’ai eu l’occasion de goûter.
Cette année les animations étaient particulièrement intéressantes. Le
stand du Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) a proposé une
dégustation exceptionnelle autour de l’accord met-cognac sur un repas complet,
en partenariat avec a brasserie chic Gallopin. De son côté, la Tropicale,
glacier exotique parisien, accompagné de Mr Moustache, a présenté une
dégustation cocktail-glace assez déroutante mais qui fonctionne parfaitement.
Enfin, le restaurant Istr a tenté, avec succès, de nous emmener dans son monde
d’huitres travaillées autour de deux cocktails à base de Gin ou revisitant la Bloody Mary. Original mais pas moins agréable.
Encore une édition incroyablement riche qui montre plus que jamais l’excellente
santé actuelle des spiritueux français. On a hâte d’y retourner l’année
prochaine. Pour les moins patients, rendez-vous fin novembre avec le Paris
Cocktail Festival !
Guillaume
Crédit photo : Claudia Lully
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