Étrange lieu que celui où nous vous emmenons
aujourd’hui. Métro Ledru-Rollin, ses rues animées, et puis le petit passage
Josset qu’on remarque à peine tant il a l’air « habité », sans réelle
vie festive. Et hop, le chemin à peine emprunté, on entre au n°8. Un petit bar
tout simple à première vue, désert ou si peu investi en ce début de soirée qu’on
se demande s’il est ouvert. Pas de panique, au Motel on arrive quand on veut et
on repart tard. Finalement, peut être que certains y dorment…

Curieux intérieur que celui du Motel. L’ « antichambre »
tout d’abord, le hall.
Comme si l’on entrait dans la piaule d’un Wes Anderson pré
pubère, ou de sa petite sœur. Papier peint imprimé « montagne »,
collages mystérieux de publicité pour cosmétiques, de photos de stars du rock
et d’animaux… Des canapés presque neuf en cuir bleu très "seventies", des
tabourets, de petites lumières douces, qui nimbent la première pièce du Motel
des couleurs festives des « surboums ».
La playlist, très
« film-de-Sophia-Coppola », soit composée de pop électro éthérée,
rock nébuleux, et d’autres OVNIs musicaux, participent à
l’ambiance
« adulescente » du bar. Il semblerait que les potes du patron
s’improvisent DJs ou pop start le temps d’une soirée.
Un endroit pour les
copains donc, chaleureux et dépouillé, avec le côté euphorisant du pub.
Le comptoir à présent. On peut en faire le tour, la barmaid distribue ses breuvages à 360°. La deuxième pièce où le zinc se trouve est circulaire, de
petites alcôves de bois sont disposées sur le pourtour et permettent aux duos,
trios et quartet de jouer du coude. Et c’est tout - enfin, il y a des toilettes
quand même. Cette deuxième partie du bar est vite remplie, et il devient
rapidement difficile de circuler autour, tant les mini-groupes et les piliers
de bars s’y sentent bien : serait-ce dû à la simplicité appréciable du
lieu ? A cette disposition des niches où l’on est à la fois en petit
comité, et mélangé à tout le monde ? Sûrement les deux.

Pour ma part, ce qui constitue l’attrait du lieu est
son rapport
qualité-prix. Certes, le choix
des bières n’est pas infini, mais ces dernières
sont
très respectables (la Saison Dupont à la pression ou l’IPA de chez Deck et
Donohue en bouteille suffisent). Une carte de cocktails, majoritairement
des
créations, permet de se rafraîchir pour pas trop cher : les happy-hours
durent jusqu’à 21 heures, les verres sont généreusement remplis pour 5 euros. Enfin, « the absolute truc que you
doit consommer au Motel » : la
planche mixte
saucisson-fromage !!! Pour 5 euros (et ce toute la nuit), une vraie
planche généreuse, cornichons Molossols et quignons de pain frais inclus. On
n’a plus faim (je dis ça, j’en ai quand même pris une deuxième, en bonne épicurienne) !
Avec vingt euros, on fait un super début de soirée, moi j’vous l’dis.
Pourquoi nous y reviendrons : pour son ambiance, amicale et
débraillée. Pour l’esprit « je ne me ruine pas mais je ne consomme pas de
la merde » : c’est aspect fait un bien fou à Paris, où, souvent, pour
passer une soirée « cheap and good », il faut un peu chercher. C’est
une mission que Parisian Walkways se fait un plaisir d’accomplir, et c’est un
défi que vous pouvez aussi relever avec un peu de volonté et
d’imagination !
Margot
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